PRISSK : Je me suis imposée par mon travail, mon abnégation et ma persévérance

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La musique, surtout le rap, a été cataloguée comme étant réservée aux mecs. Voir une femme en faire, c’est comme si celle-ci était extraordinaire. D’autres veulent s’y mettre, mais sont confrontées à un complexe d’infériorité. Elle, je m’en souviens comme si c’était hier, fait partie de celles qui n’ont pas eu peur, mais qui ont décidé de faire ce qui leur plaît. Et cela lui a bien réussi. Aujourd’hui, PRISSK fait partie des pionnières du rap féminin en Côte d’Ivoire. Recevez là !

Bonjour PRISSK ! Peux-tu te présenter Stp ?
Je suis Koffi Prisca Mélaine, connue sous le nom de scène PRISSK.

Ta profession actuelle?
Je dirais mes professions actuelles, puisque je suis artiste chanteuse, comédienne, présentatrice télé et animatrice radio.

Mais, tu te fais rare. Où te caches-tu ?
Je ne me fais pas rare, je bosse. Je suis sur Alpha Blondy FM (97.9) avec les matinales C’Pas Carré de 07h à 09h. J’ai présenté Star Tonnerre Celebrity, qui passait du lundi au vendredi à 16h et en rediffusion à 23h sur la RTI 2. Avec un tel programme, je ne pense pas qu’on puisse dire que je me fais rare.

Tu étais à Bamako (04 ans) ? Peux-tu nous raconter un peu cette aventure malienne ?
Oui, j’étais à Bamako et j’y ai vécu une magnifique aventure. Une expérience très féconde, puisque c’est là-bas que j’ai commencé ma carrière dans la présentation tv et la comédie aussi. J’ai rencontré du monde, du beau monde. J’ai découvert une autre culture et je suis rentrée riche de connaissance… En un mot, cette aventure m’a permis de grandir et de m’enrichir.

Tu fais partie des premières femmes qui ont révolutionné le rap en Côte d’Ivoire, comment t’est venue cette envie de faire du rap sachant que c’était un univers réservé aux hommes ?
Je crois que je n’ai pas eu le temps d’avoir envie de faire du rap, puisque le rap s’est imposé à moi. Mon frère Isaac Alerte m’a simplement contaminée avec le virus de la musique et c’est un peu plus tard que j’ai vraiment réalisé ce qui m’arrivait. J’ai été propulsée dans cet univers, je ne me suis plus posé des questions sur le fait que ce soit un univers dominé par les hommes. J’y suis entrée, j’ai eu un mentor très rigoureux, mon frère, donc sa présence me rassurait. Faut dire aussi qu’à l’époque, j’étais un petit garçon aussi : cheveux ras, gros pantalon, gros T-shirt… Rires

Comment tu as fait pour t’imposer ?
Comment j’ai fait pour m’imposer ? Je crois qu’il n’y a pas de recette magique pour s’imposer. C’est le travail bien fait qui nous impose. Je me suis imposée par mon travail, mon abnégation et ma persévérance.

Quelles ont été tes motivations pour faire face aux préjugés qu’une femme ne peut pas faire du rap comme les hommes ?
Je suis du genre à vouloir toujours sortir du lot. J’aime être à part, spéciale, donc ça m’a donné envie justement d’être aussi bonne rappeuse que les hommes. J’ai dû beaucoup travailler pour ne pas qu’on pense que je mets plus ma féminité en avant plutôt que mon talent.

Quelle a été ta plus grande satisfaction en tant qu’artiste rap féminine ?
Ma plus grande satisfaction, c’est que je n’ai jamais laissé qui que ce soit me convaincre que je n’y arriverai qu’en couchant. J’ai toujours cru en moi, en mon talent et par-dessus tout en mon Seigneur et sauveur qui détient les clés de toutes les portes. En un mot, je n’ai pas laissé ce milieu me dicter ses lois, je marche, selon mes convictions. J’ai conservé ma dignité et mon intégrité de femme. C’est ma plus grande satisfaction.

Penses-tu que les femmes aient du potentiel dans le rap en Côte d’Ivoire ?
Je crois que les femmes ont du potentiel dans le rap en Côte d’Ivoire. Quand on voit Dosky, Angela Mc et beaucoup d’autres jeunes filles qui font parler d’elles.
Il y a ma sœur Nash qui est une fierté. Il y a du potentiel, c’est sûr.

Que peux-tu dire à ces jeunes filles qui aimeraient faire du rap, mais qui se disent que c’est un univers masculin ?
Aux filles qui voudraient faire du rap ou de la musique tout court, mais qui se disent que c’est un univers réservé aux hommes, je leur dirai que notre plus grand obstacle, c’est nous-mêmes. Quand on aime quelque chose, il faut le faire et faire mentir cette pensée qui dit que les femmes ne peuvent pas faire ce que font les hommes. On n’est pas moins intelligentes qu’eux, donc vivez vos passions.

Parle-nous de tes futurs projets (si ce n’est pas top secret) que tu prépares. Un autre album en vue peut-être ?
Pour mes futurs projets, il y a un single en préparation, un album aussi, des projets d’émission télé. En tout cas, sous peu, je crois que ces projets-là prendront vie.

Ton mot de fin…
Pour mon mot de fin, je dirais merci à la Côte d’Ivoire qui m’a dévoilée au monde. Merci de m’avoir soutenue, cru en moi depuis mes 13 ans jusqu’à maintenant. Je suis ce que je suis en partie grâce à vos critiques et vos encouragements.
À la jeunesse et surtout aux jeunes filles, de vivre une vie saine, marcher selon la parole du Seigneur, afin que notre vie se prolonge, afin de changer l’image de la femme actuelle. Nous sommes des reines et des princesses, nous avons de la valeur. Dieu garde la Côte d’Ivoire dans la paix et la prospérité.

PRISSK a tout dit. Si tu as des rêves, ne te donne pas de limite ! Vis ta passion à fond et prouve à ceux qui te rabaissent que tu en es capable par ton travail, ton abnégation et ta persévérance. Si elle a pu y arriver, toi aussi tu peux y arriver. Alors, les AHOU, foncez et que rien ne vous arrête.

À la semaine prochaine !

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