Alors que le conclave se prépare à élire un nouveau Pape le 7 mai prochain suite au décès du Pape François, une interrogation, à la fois basique et novatrice, émerge :
Et si, pour la première fois dans l’histoire, un Pape noir issu d’Afrique noir était choisi par l’Église catholique ?
Ce ne serait pas un symbole. Cela représenterait une illustration d’un monde en mutation et d’une Église qui doit évoluer avec lui.
L’Afrique, nouveau cœur battant du catholicisme
Avec plus de 250 millions de pratiquants, l’Afrique se positionne aujourd’hui comme l’un des piliers les plus actifs du catholicisme à l’échelle mondiale. Alors que les églises en Europe se dépeuplent, celles du continent africain connaissent une affluence. Les vocations y prospèrent, la foi y est vécue avec passion, profondeur et dévouement.
Et pourtant, un Africain n’a jamais occupé le trône de Saint Pierre.
Pourquoi cette force spirituelle est-elle négligée ?
Quelle est l’attente de l’Église pour reconnaître cette vitalité au plus haut niveau ?
Au-delà d’un simple symbole : une nécessité
L’élection d’un Pape africain ne serait pas un acte de communication ou un clin d’œil à la diversité.
Ce serait un acte de justice, une représentation fidèle de la progression de l’Église à travers le monde.
Cela reviendrait à dire à des millions de fidèles africains : Vous avez de l’importance.
Vous comptez. Vous êtes vus. Vous êtes pleinement l’Église.
Des dirigeants africains disposés à diriger l’Église
En dépit d’une perception persistante, l’Afrique n’est pas dépourvue de personnalités robustes et de dirigeants spirituels d’envergure internationale.
Cardinal Peter Turkson (Ghana)
Ancien président du Dicastère pour le développement humain intégral, cet intellectuel de renom symbolise une Église ouverte, investie dans les problématiques sociales et environnementales.
Cardinal Fridolin Ambongo (RDC)
Archevêque de Kinshasa, il porte une voix influente dans les discussions internationales concernant la paix, les droits de l’homme et la justice. Pasteur charismatique, il est entendu bien au-delà des limites de l’Afrique.
Cardinal Dieudonné Nzapalainga (Centrafrique)
Il a été nommé cardinal à l’âge de 49 ans et a marqué les esprits par sa bravoure en plein conflit civil. Il incarne une Église accessible, pacifique et ancrée, et est reconnu comme une figure du dialogue interreligieux.
Cardinal Wilfrid Napier (Afrique du Sud)
Bien qu’à la retraite aujourd’hui, il demeure une voix riche en expérience. Il a longtemps représenté l’Afrique au sein du Vatican, avec sa franchise, sa cohérence et sa défense d’un catholicisme sans complexe.
Cardinal Philippe Ouédraogo (Burkina Faso)
Théologien et promoteur de la paix, il a dirigé les conférences épiscopales en Afrique. Promoteur d’une vision paisible, il plaide pour une Église qui prête l’oreille aux peuples et aux cultures.
A lire ces parcours, l’on peut affirmer que ces hommes ne sont pas des alternatives : ils sont prêts.
Une perspective nouvelle sur les enjeux mondiaux
Un Pape d’Afrique ne s’exprimerait pas depuis une tour d’ivoire. Il aborderait la réalité.
Des souffrances de la pauvreté, des conflits traversés, des déplacements forcés, des luttes contre les injustices.
Il représenterait une Église en phase avec la souffrance du monde et ses aspirations. Cela constituerait également un moyen de rétablir l’équilibre d’une Église qui a longtemps été centrée sur l’Occident, et de l’ouvrir à d’autres voix, d’autres souffrances, d’autres aspirations.
L’heure de l’Afrique a sonné
Ce n’est pas une idée audacieuse. Ce n’est pas un acte provocateur. C’est une évidence. Un besoin pressant. Un espoir.
L’Afrique est prête. Ses pasteurs sont prêts.
Quant aux fidèles, ils ne sollicitent pas une faveur : ils aspirent à une reconnaissance.
Pour une Église véritablement universelle
L’élection d’un Pape africain ne constituerait pas seulement un moment historique.
Ce serait une démonstration que l’Église peut se montrer ouverte, écouter et évoluer. Lorsqu’une silhouette noire se manifestera sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, habillée en blanc, ce ne sera pas simplement une élection.
Ce sera l’histoire qui s’ouvrira vers le futur. L’Afrique mérite cette reconnaissance et nos regards se sont tournés vers le conclave.
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