Blanche Houittin,la dame Anango 4.0 : Aimez ce que vous voulez faire et soyez meilleures
Le monde entrepreneurial n’est toujours pas facile à côtoyer. Il peut même arriver que l’on change de projet et de vision jusqu’à ce qu’on trouve le bon et qu’on le réalise . Du digital, cette jeune dame a pu trouver sa voie et aujourd’hui a pu réaliser son projet : mettre sur pied son institut de beauté. Dans cet entretien, Blanche Houittin , mère , épouse et surtout femme nous parle de son parcours et de son choix de quitter le digital pour l’esthétique .
Blanche, Comment vas-tu ? Tu préfères lequel des noms ? Blanche, Mme Houittin, Mme la directrice ou la dame Anango 4.0 ?
Blanche Adou, la dame Anango 4.0, Mme Houittin. Tout me va.
Parle-nous un peu de ton parcours…
J’ai fait mon secondaire à Yopougon Andokoi. Après le BAC, j’ai été orientée à Pigier CI où j’ai obtenu mon BTS Ressources humaines et Communication.
Après, J’ai fait mon stage à Cogelec, une entreprise qui fabrique des tuyaux en PVC. Ensuite, des boulots dans plusieurs petites entreprises en tant qu’assistante ressources humaines, assistante de direction. Après, de plus en plus comme commerciale et dans la communication.
Ensuite, dans le digital, par le biais de Jean Delma Ehui, qui fut mon professeur d’informatique et ensuite mon patron. On a débuté ICT4Dev ensemble. Belle aventure. Grâce à mon post dans cette start-up, j’ai pu côtoyer plusieurs personnes qui sont aujourd’hui des amis et d’autres des collaborateurs et des connaissances
Je me suis découverte un atout, celui de parler, oui oui, parler facilement avec des gens.
Du digital à l’esthétique, pourquoi ce changement ?
Lorsque j’ai décidé d’arrêter de bosser pour des entreprises, il me fallait trouver quelque chose pour ne pas rester à ne rien faire. J’ai donc décidé de vendre des chemises Woodin. Je m’en sortais petit à petit. Je vendais sur Facebook et sur une table que j’ai confectionnée et placée devant chez moi où je vendais, en plus des chemises, des sous-vêtements hommes.
Un jour, je me suis connectée sur Facebook et je voyais que beaucoup de personnes cherchaient du savon noir marocain BRUT, mais c’était que des mélanges qu’elles voyaient. J’ai donc décidé d’ajouter le savon noir marocain BRUT, et c’est là que Mme Boté Mireille rentre dans mon aventure. Elle me met en contact avec son fournisseur. Et boom ! Suis dedans. Un client, satisfait du savon, a fait publication sur « un consommateur… » (Groupe ‘’Un consommateur averti en vaut deux’’, ndlr) et voilà ma clientèle qui s’est agrandi.
Mon mari me disait en même temps de prêter attention à ma peau comme le fait une femme normale. J’ai donc vu mon fournisseur pour me donner certains produits. Petit à petit, j’ai élargi mon champ d’action en matière et je me suis fixée un objectif : rester dans le naturel, et surtout emmener d’autres femmes à s’inquiéter de la santé de leur peau et non de la teinte claire.
Quelles ont été tes motivations pour t’orienter vers la création de ton institut ?
Les femmes en Côte d’Ivoire ont développé une sorte de complexe. Oui oui ! Elles ont, à la limite, honte de leur peau qui n’est pas claire comme celles des actrices et autres. Elles se disent que ce n’est pas joli. En plus, elles n’ont pas la patience et pas la culture d’entretenir leur peau. Chez elles, ça doit être tout prêt.
Et, c’est ce travail de patience que je veux pouvoir inculquer. J’ai débuté sur les réseaux sociaux, petit à petit, j’ai décidé de me professionnaliser dans le domaine de l’esthétique, alors je suis allée en formation pour être plus crédible et mieux proposer mes services.
Il y avait un besoin, des dames qui ne veulent pas se décaper la peau, celles qui veulent en sortir et celles qui ne savent pas qu’elles ont besoin d’entretenir et non de forcément l’éclaircir.
Mon institut se propose de répondre favorablement à ce besoin et je pense, par le retour des clients, que nous sommes sur la bonne voie.
Combien de temps a-t-il fallu et quelles ont été les grandes étapes pour faire aboutir ton projet ?
Il m’a fallu une année et demie. J’ai appris à aimer ce domaine. Il faut aimer ce que tu fais pour mieux le faire. Ensuite, se faire former, enfin gagner la confiance de la clientèle par la qualité des produits, le service après-vente et autres.
Je gère seule ma page pour être mieux à l’écoute du client. Je ne pense pas qu’une tierce personne pourra mieux le faire.
Est-ce important de bien s’entourer pour mener ce type de projet ?
Je dirais oui, parce ce qu’il te faut de bons contacts pour ne pas avoir de la mauvaise qualité de produits. Ensuite, des conseillers pour mieux s’orienter, pour se fixer des objectifs, pour connaître sa ligne directrice et autres.
As-tu rencontré des obstacles et, si oui, comment les as-tu surmontés ?
Oui, bien sûr. Et, les obstacles, c’est tout le temps, il faut pouvoir les surmonter.
Des clients mécontents du service, d’autres qui vont dénigrer tes produits sans même les avoir utilisés, ou encore te signaler, etc. Sur les réseaux sociaux, il y a vraiment de tout. Lool.
Combien de jeunes filles emploies-tu ?
J’ai ouvert mon premier institut( Institut Chic africa Beauty)il y a 3 semaines et j’ai 2 employées pour l’instant.
A quoi ressemblent tes journées depuis l’ouverture ?
Waouh… Je constate que plusieurs personnes avaient besoin de nous. Les gens se déplacent facilement vers l’institut. Avant, j’étais chez moi avec mes produits. Donc, je faisais beaucoup de livraisons et pas assez de soins.
Aujourd’hui, c’est plusieurs visites en institut, pas trop de livraisons vu qu’ils viennent directement à l’institut. Les soins, au moins deux par jour. Magnifique !
Comment concilies-tu ta vie de femme entrepreneure, d’épouse et de mère ?
J’ai le soutien total de mon époux qui m’encourage à chaque étape de mon évolution. Il me soutient et me tire les oreilles quand il faut. C’est mon cobaye. Loool. Je lui fais tester tous mes produits avant la mise sur le marché. Il m’aide véritablement.
Et, je le dis, une femme dans l’entrepreneuriat a besoin de soutien de sa famille pour que son activité évolue comme il le faut.
Quand tu es à la maison, quel plat aimes-tu cuisiner pour ton époux ?
Sauce de chez lui « yowlè keli », sauce de chez moi « biekosseu » ou sauce graine.
As-tu des petites astuces pour gérer tout ça ?
Des astuces, je dirais la communication avec monsieur et la complicité. Ça compte beaucoup.
Cette question, si je ne la pose pas, je vais m’en vouloir. Alors que tu résides à Yopougon, l’institut est à Cocody. Quelles sont les raisons ?
Rire. La dame est plus forte à Cocody. Yopougon ne m’offre pas plusieurs opportunités. La preuve, les clients de Yopougon se sentent plus à l’aise de venir sur Cocody. Franchement, je ne sais pas pourquoi. Lool.
Pour conclure, Quel bilan tires-tu de cette expérience et quels conseils donnerais-tu à des jeunes filles voulant entreprendre dans ce domaine d’activité ?
Je sais que je n’ai pas fait fausse route, parce que je suis à l’aise dedans. Je ne le vois pas comme un boulot, parce que j’ai appris à l’aimer. Je suis connectée 24h/24 pour pouvoir répondre à mes clients et autres préoccupations.
Aimez ce que vous voulez faire et faites le bien. Soyez meilleures dans ce que vous voulez faire. Merciii.
Blanche Houittin, femme entrepreneure dynamique a pu changer de voie et excelle aujourd’hui dans le domaine de l’esthétique. Par ailleurs, un point important dont Blanche nous fait part, celui d’avoir un partenaire qui soutient et qui comprend votre vision et qui la partage et qui vous galvanise à la réalisation de ce projet.
Aujourd’hui, elle a pu réaliser le rêve d’ouvrir son institut de beauté et d’être une femme indépendante grâce au soutien de son époux .Comme conseil, elle nous demande d’aimer ce que l’on fait et d’être la meilleure dans ce domaine.
Femme, soit la meilleure dans le domaine que tu choisis. N’aie pas peur de te tromper, d’échouer dans un projet ,de changer ton fusil d’épaule et de tout reprendre à zéro. Continue d’essayer jusqu’à ce que tu trouves le bon projet. Surtout, choisi un partenaire de vie qui comprend ta vision et qui t’aide à le réaliser et non le contraire.
C’était Ahou Lafricaine. À Bientôt pour d’autres histoires inspirantes.
Crédit photo : Province Média