Home Histoires & Témoignages Mes Gbês Affaire de vaccin à Abidjan : Rupture de stock ou business caché ?

Affaire de vaccin à Abidjan : Rupture de stock ou business caché ?

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C’est une vérité qui dérange, mais que je me dois de partager. Mon objectif n’est pas de critiquer sans discernement les efforts du ministère de la Santé, mais de porter un cri du cœur, une doléance urgente.

Il y a quelques semaines, en partageant le carnet de vaccination de mon fils, j’ai mis en lumière un problème alarmant : des vaccins indisponibles dans nos instituts publics, mais accessibles à prix d’or en pharmacie. Les réactions ont été immédiates, et l’une d’elles m’a particulièrement bouleversée :

” Merci bien Ahou Lafricaine pour la sensibilisation. Cependant, il importe également de parler des vaccins qui manquent et qui, ma foi, sont un business pour certains ! Comment comprendre qu’un vaccin puisse manquer sur l’ensemble du territoire à l’INHP mais se retrouver en pharmacie ? Ils te disent : “Ça, ça manque. Chez nous c’est 12 000 F, mais comme il manque, vous pouvez en prendre à la pharmacie à 18 000 F et venir, on va le vacciner.” Aussi, le coût des vaccins à partir de 9 mois, on en parle ! Quand on sait que le SMIG est à moins de 100 000 F, le filet social à 36 000 F/trimestre (soit 12 000 F/mois), comment être à jour ? Tous les parents veulent des enfants sains, mais… Porter nos préoccupations devant qui de droit ? Merci à toi, la mère du boss ! ”

Ce témoignage, comme tant d’autres, m’a brisé le cœur et a fait naître en moi une question urgente : cette rupture de stock est-elle une réalité logistique, le fruit d’une négligence, ou… un business caché ?

Le dilemme des parents

La réalité est simple et brutale :                                                                                    SMIG (salaire minimum) : < 100 000 FCFA/mois                                                            Filet social : 12 000 FCFA /mois                                                                                    Prix d’un vaccin est compris entre 3500 et 90 000 FCFA                                                  Un seul vaccin peut coûter plus cher qu’une aide sociale mensuelle et représenter près du quart d’un salaire minimum.

Face à ce dilemme, beaucoup de parents renoncent. Les besoins l’emportent sur la prévention. Et la santé de nos enfants est sacrifiée.

Une situation incompréhensible

Hier encore, les vaccins étaient largement disponibles dans nos instituts publics. Aujourd’hui, les ruptures de stock se multiplient, alors que les pharmacies disposent de doses… à des prix variables et exorbitants.

Certains parents sont même redirigés vers des officines précises. Or, sans vaccin, pas de certificat de santé, pourtant obligatoire pour l’inscription scolaire.

Rupture de stock ? Négligence ? Business organisé ? La question reste posée.

Les conséquences humaines

Derrière les chiffres, il y a des vies :

  • Des enfants non protégés, exposés à des maladies évitables.
  • Des parents culpabilisés, impuissants face à des choix impossibles.
  • Une injustice flagrante : la vaccination devient un luxe réservé aux familles aisées.
Qui est responsable ?

Les responsabilités sont partagées :

  • Les autorités sanitaires : pourquoi ces ruptures répétées ?Où est la transparence?
  • Les pharmacies : pourquoi des marges aussi élevées sur des produits vitaux ?
  • La communauté internationale : pourquoi toutes les subventions ne couvrent-elles pas ces vaccins essentiels ?
  • Nous, citoyens : pourquoi ce silence collectif ? On s’indigne pour des buzz, mais on reste muets sur ce qui touche nos enfants.
Nos solutions – Exigeons le changement !

Il ne suffit pas de dénoncer. Il faut agir.

  • Transparence : Publication en temps réel des stocks de vaccins par centre de santé.
  • Gratuité réelle : Remboursement par l’État des vaccins achetés en pharmacie lors des ruptures.
  • Plafonnement des prix : Interdiction de surfacturation. Fixation d’un prix unique et encadré. Solidarité : Création de cagnottes communautaires et de parrainages.
  • Mobilisation : Donnons la parole aux parents et faisons pression ensemble.

Je ne jette la pierre à personne. Mais si rien ne change, nos enfants paieront le prix fort. Aucune maman ne devrait avoir à choisir entre le repas de ce soir et la santé de son enfant.

Aujourd’hui, les campagnes de sensibilisation commencent à porter leurs fruits : de plus en plus de parents adoptent la culture de la vaccination. Mais, chères autorités, facilitons-leur la tâche en rendant ces vaccins réellement accessibles et abordables.                      Nos enfants méritent mieux. Leur santé n’a pas de prix.

Et vous, quel a été votre parcours du combattant pour faire vacciner votre enfant ?Partagez votre témoignage en commentaire pour briser le silence et partagez cet article pour sensibiliser. Ensemble, exigeons un changement !

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